Monaco et son meeting Herculis

Souvent, lorsque l'on évoque la Principauté de Monaco, des images sont récurrentes: les casinos, les Ferrari, le Musée Océanographique, Stéphanie de Monaco... mais ce n'est pas que ça. C'est aussi son meeting d'athlétisme, qui fait partie du circuit de la Diamond League.

La Diamond League IAAF est une compétition annuelle d'athlétisme qui est composée de 14 meetings à travers le monde. Elle désigne un vainqueur dans 16 des 24 disciplines que compte l'athlétisme.





Le voyage:

Il faut à peu près 2h30 en voiture pour se rendre à Monaco. Mais cette fois-ci, c'est en car que je m'y suis rendue, accompagnée des licenciés du club d'athlétisme pour lequel je suis bénévole.




C'est la deuxième fois que j'assiste à ce meeting. Mais la première fois, la frustration avait été immense... car j'avais oublié ma batterie d'appareil photo chez moi, que j'avais mise en charge durant la nuit. Autant vous dire que cette fois, je n'ai pas répété la même erreur. Et avec une bonne marge au niveau de la carte mémoire, je ne me suis pas privée.



Vous connaissez l'histoire du poteau qui gâche la photo?



Après un peu plus de 3h de car, nous voici en territoire monégasque.



Vous connaissez l'histoire de la boîte qui gâche la photo?


En descendant du car, j'ai eu cette sensation d'écrasement face aux immeubles. Au centre de la ville, il y a comme une impression d'étouffement, de manque d'air. Et pour cause, le territoire de Monaco occupe une superficie de 2.02 km², donc les immeubles s'étirent en hauteur.




A peine sortie du bus, j'ai pris la direction de la plage pour le déjeuner. Le meeting commençant à 18h30, cela laissait largement le temps de profiter du littoral et de vagabonder dans les rues de la principauté.




Décision fut prise de grimper jusqu'au rocher (ce qui correspond au Vieux-Monaco). Mais plutôt que d'y aller en ligne droite, en empruntant la route classique, j'ai zigzagué à travers les parcs, 



découvrant au passage des arbres exotiques aux fleurs étranges, 



la Roseraie de la princesse Grace, 




puis un charmant étang, 



pour enfin finir sur le port de Monaco.


A droite, le Musée Océanographique de Monaco.


Ça n'est qu'une fois avoir traversé la galerie commerciale du port que j'ai entamé l'ascension du rocher.




La visite à son sommet est rapide. A part flâner dans les petites ruelles qui composent le Vieux-Monaco, il n'y a pas grand chose à observer, ni de vraiment typique ou intéressant à voir. Seul le Musée Océanographique en vaut la peine (je l'avais visité la première fois, mais pour des raisons citées plus haut, il n'y a aucune photo. Mais il vaut vraiment la visite!)






Le meeting:

Il s'est déroulé au Stade Louis II, dans une belle ambiance.






Côté compétition, ce meeting a été superbe, tant au niveau des athlètes que des performances. 


Le lancer du poids (féminin):

Six athlètes étaient en lice, dont la championne olympique et du monde en titre, Valérie Adams (NZL), la vice-championne olympique, Yevgeniya Kolodko (RUS) (après la discalification de Nadzeya Ostapchuk pour contrôle positif à un stéroïde anabolisant) et la vice-championne du monde, Christina Schwanitz (GER).







Au terme d'un beau concours, la victoire est revenue à Valérie Adams, avec un jet à 20.38m, suivie par Christina Schwanitz et Michelle Carter (USA), avec des lancers à 19.54m et 19.05m.


Le triple saut (féminin):

Huit athlètes en lice, dont la championne du monde en titre et vice-championne olympique, Caterine Ibarguen (COL), la championne du monde en salle (à Sobot cet hiver) et vice-championne du monde (à Moscou en 2013), Yekaterina Koneva (RUS), et Kimberly Williams (JAM) qui a terminé au pied du podium lors des derniers championnats du monde, à Moscou en 2013.







Un très beau concours s'est déroulé sous nos yeux, une belle bataille pour la meilleure performance entre Caterine Ibarguen et Yekaterina Koneva. Cette dernière a imposé sa marque dès le deuxième essai, avec un saut à 14.89m, saut qui devient alors la meilleure performance mondiale (MPM) de l'année. La réponse de Caterine Ibarguen sera donnée au dernier essai, avec un saut à 15.31m qui lui permet de s'imposer et de remporter le concours. Elle signe alors non seulement la MPM de l'année, mais aussi la 5ème MPM de tout les temps. A noter que le record du monde, détenue par Inessa Kravets (UKR), est de 15.50m. Yekaterina Koneva et Kimberly Williams terminent le podium avec un saut à 14.89m et 14.59m.


Le saut à la perche (féminin):

Treize athlètes pour ce concours, avec trois françaises (Vanessa Boslak, Marion Fiack et Marion Lotout), la championne du monde à Daegu (2011), Fabiana Murer (BRA), la médaillée de bronze aux derniers championnats du monde d'été et vice-championne olympique, Yarisley Silva (CUB) et la championne olympique en titre et vice-championne du monde, Jennifer Suhr (USA).










J'ai trouvé ce concours un peu décevant, dans le sens où il n' y a pas eu vraiment de rebondissement ou de performance, ni même de bataille. Jennifer Suhr a été peu visible (par rapport aux championnats des années précédentes) et les françaises carrément absentes (par rapport à Moscou où elles avaient quand même bataillé). Néanmoins, une athlète aura tout de même brillé: Katerina Stefanidi (GRE), qui a établi un nouveau record national pour la Grèce, ainsi qu'un nouveau record personnel à 4.71m. 
A l'issue du concours, Fabiana Murer l'emporte avec une barre franchie à 4.76m, suivie par Jennifer Suhr et Katerina Stefanidi, avec une barre franchie à 4.71m.


Le saut en hauteur (masculin):

Dix athlètes dans le concours, dont le champion du monde en titre, Bohan Bondarenko (UKR), le champion du monde en salle (cet hiver), vice-champion du monde et 3ème des jeux olympiques de Londres, Mutaz Essa Barshim (QAT), le champion olympique en titre, Ivan Ukov et enfin Derek Drouin, 3ème aux derniers championnats du monde et jeux olympiques.









C'est finalement Bohdan Bondarenko qui s'impose en franchissant une barre à 2.40m, établissant un nouveau record du stade. Mutaz Essa Barshim et Ivan Ukhov complète le podium en franchissant 2.37m et 2.34m.


Le 800m (masculin):

Onze athlètes s'affrontent sur cette distance, à mi-chemin entre un sprint et un demi-fond. Parmi eux, le record-man du monde et champion olympique en titre, David Rudisha (KEN) et le français Pierre-Ambroise Bosse, espoir de la discipline, qui a récemment établi un nouveau record d'Europe à Ostrava sur le 1000m (2'15''31), précédemment détenu par Mehdi Baala.

Dès le départ, le champion olympique en titre donne le rythme en prenant la tête de la course à une allure soutenue. Mais au deuxième et dernier tour, il cède petit à petit du terrain à ses adversaires. Dans le dernier virage et les derniers 100m, c'est la bataille finale. Ils sont 5 à se disputer le podium, dont Pierre-Ambroise Bosse. 






Au terme du sprint final, c'est le jeune Amos Nijel (BOT), vice-champion olympique à Londres en 2012, qui l'emporte en 1'42''83, établissant au passage la MPM de l'année et un nouveau record du stade. Pierre-Ambroise Bosse arrive 2ème, établissant un nouveau record de France en 1'42''53 et réalise par la même la 11ème MPM de tout les temps. Mohammed Aman (ETH) complète le podium.


Le 100m (féminin) et le 110m haies (masculin):

Deux disciplines fards de l'athlétisme. En moyenne 10 secondes de suspens pour la première et 13 secondes pour la deuxième, secondes au cours desquelles on retient son souffle et où nos émotions jouent aux montagnes russes (explosions de joie, déception, attente...).

Pour la première course, des grands étaient dans les starting-block: Murielle Ahouré (CIV), vice-championne du monde sur le 100 et 200m, Véronica Campbell-Brown et Shelly-Ann Fraser-Pryce (JAM), Allyson Felix (USA), dont les palmarès ne sont plus à redire, Blessing Okagbare (NIG), 3ème des championnats du monde sur le 200m et vice-championne du monde du saut en longueur sur ces mêmes championnats du monde (Moscou, 2013). 

Du côté des françaises, deux athlètes ont répondu présentes: Stella Akakpo, championne d'Europe junior à Rieti en 2013, et Myriam Soumaré, plusieurs  fois médaillées lors de championnats d'Europe sur le 100m, le 200m et le relais 4*100m.

Du beau monde donc, et une très belle course remportée en 10''80 par l'américaine Tori Bowie, qui signe la MPM de l'année, suivie par Veronica Campbell-Brown et Murielle Ahouré en 10''96 et 10''97. 


Pour la deuxième course, un beau plateau aussi avec le champion olympique Aries Merritt (USA), le champion du monde et médaillé de bronze aux jeux olympique de Pékin (2008), David Oliver (USA), le médaillé de bronze aux championnats du monde de Moscou, Sergey Shubenkov (RUS), et le vice-champion du monde, Ryan Wilson.

Côté français, deux athlètes au départ: Dimitri Bascou et Pascal Martinot-Lagarde, étoile montante de l'athlétisme français.

Entre les épreuves de sprint, 100m et 200m, et le 110m et 100m haies, je préfère les deux dernières. Ça va tellement vite, il y a tellement d'incertitude. En effet, rien n'est écrit d'avance. Pour le sprint, les deux raisons (entre-autre) qui peuvent causer la défaite d'un athlète sont un mauvais départ ou un claquage musculaire. Pour les haies, en plus d'un mauvais départ,  il suffit qu'un athlète rate une haie ou se prenne les pieds dedans pour que la course soit finie pour lui.


On your block... Le juge de départ appelle les athlètes dans les starting-block. La tension monte, plus de bruit dans le stade. Le concours du saut en hauteur, toujours en cours, s'est arrêté le temps de la course. Set... Les coureurs se mettent en position de départ. Paw... Le coup de feu est déclenché, tout le monde retient son souffle. Les athlètes s'élancent, ils sont au coude à coude. Les spectateurs les encouragent, tout le monde est excité. Et au bout de 12''96, c'est le français Pascal Martinot-Lagarde qui remporte la course. 12''96, deuxième meilleure performance mondiale de l'année et douzième MPM de tout les temps. Il établit par la même occasion un nouveau record de France de la discipline. Une course incroyable! Et un athlète qui a de beaux jours devant lui, une belle carrière qui s'annonce. Orlando Ortega et Sergey Shubenkov complète le podium en 13''01 et 13''14. Le deuxième français, Dimitri Bascou termine huitième en 13''61.


Le 200m (masculin):

Autre discipline fard de l'athlétisme, le 200m avec au départ Nickel Ashmeade (JAM), étoile montante de l'athlétisme jamaïcain, Justin Gatlin, Tyson Gay (USA) et le français Christophe Lemaître, dont les palmarès ne sont plus à redire.








Et c'est l'américain Justin Gatlin qui remporte la course, en 19''68, établissant un nouveau record du meeting et la MPM de l'année. Il est suivi par le jamaïcain Nickel Ashmeade, en 19''99 et Christophe Lemaître, en 20''08.


Pour voir les résultats complets et le programme complet, voici le lien de la Diamond League









C'est ainsi que ce magnifique meeting se termine, dans la joie, l'émotion et la bonne humeur. Il est temps de reprendre le car qui va nous ramener à Marseille. Arrivée prévue vers les minuits avec des étoiles dans les yeux et des souvenirs plein la tête.

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